L’AUTORITE DE L’ETAT ET NOUS.
Je suis partisan d’une République où les libertés individuelles et collectives sont respectées et protégées. Une république où le citoyen est libre de ses mouvements avec une liberté d’opinion qui respecte le vivre ensemble.
Notre pays dans sa construction de la démocratie a été confronté à de nombreux événements douloureux qui a un moment donné ont fait douter et ont fait peur, mais la république est restée elle-même et le vivre ensemble a pris le dessus.
De 2011 à maintenant, notre pays a été confronté à de nombreuses violations de droits humains dont les responsables sont dans la nature. Ces violations très souvent consécutives aux manifestations politiques n’ont pas obligé les politiques à prendre des décisions courageuses qui s’imposaient.
Ce n’est qu’en ce mois de Novembre 2018, enfin, que le gouvernement Guinéen se décide de prendre les taureaux par les cornes en créant des unités spéciales mixtes pour lutter contre le grand banditisme dans la ville de Conakry et ériger des PA en certains endroits les plus sensibles où les citoyens sont le plus souvent victimes d’exaction par des bandits qui se camouflent derrière les politiques. Ces politiques eux-mêmes tolérants vis-à-vis de ces bandits.
Le débat frise de partout. Les arguments pour et contre sont nombreux et justifiés. Chacun selon son angle d’analyse fustige ou encourage l’initiative. A mon humble avis, chacun de nous a raison à un moment donné car c’est l’Etat qui a été trop tolérant dans la capitale et dans certaines villes. Qu’à cela ne tienne, il n’est jamais tard pour combattre le mal.
Quant à moi, j’opte pour une analyse à plusieurs dimensions :
1- Sur le plan légal : nos législateurs (députés) ont voté en 2015, la loi L009 autorisant l’Etat à disposer de ses organes (Police, gendarmerie, armée dans une certaine mesure) pour rétablir l’ordre public et protéger les citoyens et leurs biens. De ce point de vue, l’exécutif est fort des dispositions législatives pour installer des PA dans une zone où les services de sécurité de proximité sont absents et des violences récurrentes sont signalées.
2- Sur le plan proximité des services de sécurité : quelqu’un disait que le premier élément de la sécurité est le sentiment de se sentir en sécurité. Nous tous savons qu’en pratiquant ce trajet de Hamdallaye à Kagbelen, le premier élément qu’on observe est l’absence de dispositifs sécuritaires dans une zone mal urbanisée. De Hamdallaye au rondpoint de Bambeto distant de plus de 3km, aucun service de police et de gendarmerie de proximité, idem entre Bambeto et Coza et entre Coza et Enco 5. La présence de ces PA rassure le passant, fera réfléchir les mal intentionnés et loubards.
3- Aussi, la présence des hommes en arme le long de ce trajet, oblige l’Etat prochainement à retrouver ou rechercher toute personne qui fera usage d’arme à feu autre que les hommes en tenue. En créant ces PA, l’Etat prend aussi le risque de s’exposer à toutes les critiques si des armes sont utilisées et que les commanditaires ne sont pas retrouvés. Pour le citoyen ordinaire, il ne sera plus justifié que ce ne sont pas les hommes en tenue qui ont fait usage d’arme à feu. La question simple que l’on est en droit de se poser alors sera : quel est l’apport du dispositif dans la lutte contre le grand banditisme ? C’est donc un risque mesuré que l’exécutif prend en créant ces PA.
4- Ces PA rapprochent aussi les hommes en tenue des citoyens. S’ils font bien leur travail, la population leur sera reconnaissante et cela ne fera que renforcer le lien, citoyen – homme en tenue. Le contraire les dénigrera davantage. C’est à ce titre que je salue la communication du Ministère de la Défense qui a bien fait de préciser les responsabilités d’engagement des militaires.
5- Par ailleurs, pour une fois, notre gouvernement a bien communiqué sur une mesure à prendre. Les autres fois, même si la raison est fondée, la communication a été laissée pour compte. Cela est à saluer et encourager.
6- Aussi, comme contribution, je propose que l’exécutif crée un numéro vert officiel pour permettre à la population d’appeler pour amener cette population à contribuer à la lutte contre les bandits mais aussi signaler toute exaction. Ceci appuiera le travail des différentes inspections impliquées dans le suivi de l’intervention des hommes en tenue. Cette communication évitera aussi le mensonge et les rumeurs qui sont monnaies courantes. Ce numéro connecté à WhatsApp pourra recevoir des vidéos.
7- Quant aux chefs de quartiers, associations de jeunesse, leaders d’opinions, accompagnons l’exécutif dans sa démarche de sécurisation des personnes et de leurs biens. Une seule chose reste claire, les hommes en tenue sont à la disposition de l’exécutif pour appliquer les lois de la république. Pendant leur mission, ils sont apolitique et sans ethnie. Alors quel que soit le régime politique, ces hommes feront leur travail au nom du peuple de guinée. Alors, quelle est notre contribution pour qualifier davantage leur travail surtout en milieu urbain dans un contexte où les égos des politiciens et intellectuels dominent la Raison.
N’ayons pas peur de nos frères en arme. Faisons-leur confiance. Ils sont humains, guinéens et religieux comme nous autres civils. Au Mali, les militaires guinéens sont déployés et leur travail est salué par tous. Pesons nos mots. Agissons tous afin que la mission réussisse.
En rien, le Président de la République aguerri au combat politique fuira le débat politique pour se réfugié derrière la force militaire.
Par ailleurs, la donne sécuritaire mondiale a été modifiée depuis le 11 septembre où les tours jumelles ont été attaquées. Partout dans le monde, les législations ont été modifiées, la vie privée est violée au nom de la sécurité territoriale. Les caméras de contrôle sont installées partout. La sécurité a pris le dessus. Notre pays ne peut échapper à cette réalité.
Intellectuel, politicien, leader d’opinion, religieux, sage, apaise et rassemble tes fils et filles de la Guinée.
Que Dieu bénisse la Guinée et les Guinéens. Amen!